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VTT – Équipe de France – Descente – Championnat du Monde – Lenzerheide – Emmanuel Huber : « Le niveau français est toujours là  »

Entraîneur national du VTT descente au sein de la Direction Technique Nationale de la Fédération Française de Cyclisme, « Manu » Huber dresse le bilan des tricolores sur le mondial 2018 de Lenzerheide.

 

Juniors hommes

« Thibaut Drapela est passé au travers de sa course. Est-ce que c’est en raison de l’enjeu ? Il était bien, aux entraînements il était vite, et à vingt minutes du départ il s’est liquéfié. Il ne comprend pas. Avec Nicolas Vouilloz qui est son parrain, on lui a dit « que cela allait l’aider, et lui permettre d’optimiser ». Fabien Barel lui a rappelé aussi que sur son année de juniors première année il avait terminé quatrième, puis gagné le mondial la saison suivante. Thibaut est J1, et dans une carrière cela arrive de connaître des échecs. Il va rebondir car il est très sérieux. Mattheo Iniguez, 8e, a fait une semaine sérieuse. Il est dans le match. Mon choix s’est porté sur le champion de France d’enduro, Antoine Vidal qui fait aussi de la descente, a tenu son rang et se classe 17e. Il a vu le haut-niveau de la descente et notre mode de fonctionnement. Je n’avais que des J1, et c’est formateur d’investir avec eux sur du long terme. Emile Rilat, lui, malheureusement est passé à côté de sa course ».

 

Juniors femmes

« Anastasia qui est arrivée avec un mal de dos, réalise un belle course en se classant 4e. Elle aussi est J1, elle peut s’améliorer tant sur le plan physique que de son matériel. On sent qu’elle a du potentiel. Après c’est à elle de décider si elle veut faire du haut-niveau, et en ce cas-là cela impliquera un engagement un peu plus fort. Mathilde Bernard termine 6e. Elle a doublé BMX et VTT descente cette année. Elle n’a fait que progresser toute la semaine, et ne roule pas beaucoup en descente, mais s’en sort bien. Je pense qu’elle va choisir de faire un peu plus de descente VTT en 2019, histoire de progresser encore davantage. Les filles qui gagnent en juniors roulent en élite et vont aussi vite qu’elles. Il y avait vraiment du haut-niveau chez les juniors femmes. »

 

Elite femmes

« Mélanie Chappaz pour son premier mondial a bien appréhendé cette première sélection chez les « grandes ». Sa place malheureusement ne reflète pas son niveau, elle aurait pu être un peu mieux. Elle peut arriver à accrocher le top 10. Elle peut le faire, elle doit juste prendre davantage confiance en elle. Ce qu’il faut retenir c’est qu’elle a pris du plaisir tout au long de la semaine. Morgane Charre se rappelle au bon souvenir de la descente. On visait un top 5, elle n’est pas loin en faisant 7e. Elle n’est pas si loin de l’objectif. Marine 4ese rapproche. Myriam accroche la médaille de bronze, ce qui était l’objectif initial. Rachel Atherton a réalisé une course incroyable, elle n’est qu’à six secondes derrière Thibaut Drapela, le 4ejuniors, c’est assez dingue. Elle a roulé à très haut-niveau sur cette piste de Lenzerheide. « Pompon » est à sa place compte tenu de sa blessure cet été qui l’a retardé dans son retour en confiance. Elle n’était pas mal, mais il manquait encore un peu de temps pour lâcher les freins. Cécile Ravanel a crevé de l’avant, et a roulé doucement pour ne pas tomber, c’est juste ».

 

 

Elite hommes

« Rémi Thirion a roulé fort, il était content de sa descente, mais il finit loin et est assez déçu. Amaury, lui, a tapé un rocher au sommet de la piste. Il perd de l’air du pneu avant, et il finit par tomber, en bas il est arrivé crevé. Il ne pouvait rivaliser. Il avait en tout cas la vitesse, ce qui est intéressant.

Le podium était serré, tout s’est joué à coups de dixième pour les quatre premières places. C’est dingue, et cela résume toute l’intensité de notre sport et le cumul des erreurs que les pilotes peuvent faire sur un parcours, ce qui fait qu’au final les écarts deviennent minimes entre les concurrents. Les pilotes n’ont plus le droit à l’erreur. Loïc avant de savoir qu’il était Champion du Monde n’était pas content de sa descente, estimant « qu’il n’avait pas lâché assez les freins ». Mais, finalement, je lui ai, « cela t’a permis de rester dans les lignes, là où d’autres commettent un grand nombre de fautes ». Ce qui est avéré exact. La voie de la raison est le juste milieu. Loris a fait deux blocages sur sa descente, dont une sur une trajectoire que je lui avais dit de prendre le matin. Mais il est arrivé tellement vite dedans qu’il a mis un gros coup de frein ne pensant pas passer sans sortir. Il s’est bloqué, et je pense qu’il pense la course ici. Il a des choix de trajectoires un peu particulier, mais il a fait une superbe course. Je suis un peu déçu pour lui car il méritait mieux. Il y a deux élite hommes qui ne passent pas la qualification, c’était la première année qu’il y avait cela sur un Championnat du Monde. Je les avais prévenus, deux passent au travers. Ce qui m’a un peu rendu fou furieux, d’autres sont un peu loin sur la course. C’est dommage on n’a pas eu la même intensité que l’an passé avec les mêmes pilotes, car on avait moyen de faire un bon résultat groupé ».

 

Bilan général

« On rentre avec deux médailles, une en bronze pour Myriam et l’or pour Loïc. En termes de médailles cela doit-être l’une de nos moins bonnes années, après il y a du niveau en équipe de France. Les hommes auraient pu faire un, deux, trois, vu leur prestation en Coupe du Monde cette année. Les gars sont là. On fait quatre fois quatre, et ensuite cela vaut de l’or. Thibaut Drapela, Nastasia Gimenez Marine Cabirou et Loris Vergier sont jeunes en plus, et donc ils ont moyen de faire de belles choses et décrocher de belles médailles à l’avenir ».

 

 

Hervé Bombrun

 

 

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