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Route – Équipe de France – Championnat du Monde – Innsbruck – Épreuve en ligne – Élite femmes – Paul Brousse : « Le pire des scénarii pour l’équipe de France »

France Cyclisme : Quel bilan tires-tu, Paul, de ce Championnat du Monde ?

Paul Brousse : « C’était un Championnat du Monde super dur. On a eu le scénario qui nous a été le plus défavorable, avec vent dans le dos, une compétition qui part vite et sans échappée qui se forme. Ce championnat du Monde s’est fait par l’arrière, et dans une telle configuration, il n’y avait qu’une Edwige Pitel dans un grand jour qui pouvait espérer une place parmi les quinze premières. Malheureusement, elle n’avait pas de bonnes sensations. Edwige termine en second rideau, sur la course d’aujourd’hui, elle est à sa place. Nous ne possédons pas en France de filles pures grimpeuses qui peuvent sur une montée aussi difficile que cela, laquelle réclame vingt minutes d’efforts. Nous avons fait ce que l’on a pu. »

 

FC : On ne peut toutefois résumer la saison de l’équipe de France à ce mondial, d’autant que Glasgow avait amorcé de belles choses…

PB : « L’esprit des équipes, la professionnalisation des filles, dans leurs manières de courir et de peser au plus haut-niveau, est installé. Il y a des signes. On voit Audrey le faire désormais, Aude aussi. Ce n’était pas le cas avant. Juliette arrive derrière, n’oublions pas qu’elle est encore toute jeune. Nous avons vu à Glasgow sur un tracé qui était à leur convenance que les élite femmes de l’équipe de France pouvaient peser maintenant sur les courses. On a donc hâte d’être à l’année prochaine et dans le Yorkshire ».

 

FC : Le fait que l’UCI souhaite réorganiser les équipes professionnelles femmes, imposer un salaire minimum, cela peut aussi aider dans le futur à la progression des cyclistes femmes en France…

PB : « C’est obligatoire. Si les femmes à un moment donné peuvent vivre du vélo et ne faire que cela, cela ira beaucoup que si elles doivent aller bosser le lundi matin dans un magasin, par exemple. Si les françaises se professionnalisent aussi, cela ne peut être que bénéfique pour notre cyclisme féminin en France. Si une fille comme Sévérine Éraud peut faire dans le futur que du vélo, elle retrouvera alors sans doute le niveau qui était le sien il y a trois quatre ans lorsqu’elle a été sacrée Championne du Monde juniors femmes du contre-la-montre, par exemple ».

 

Hervé Bombrun

 

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