E-Cycling

Premiers championnats de France de eCycling à Grande-Synthe, le 4 février.

Quatre catégories, deux Trophées et deux titres de Champion de France décernés au fil d’une véritable scénographie, les premiers championnats de France de E-Cycling marquent le début d’une discipline appelée aux premiers rôles.  

Quand le cyclisme fait le show

Qu’on se le dise, la révolution du E-Cycling est en marche, et les manuels d’histoire retiendront que c’est du Palais du Littoral de Grande-Synthe qu’elle est partie. La commune de la périphérie de Dunkerque avait en effet choisi de s’associer au défi proposé par la FFC, et d’accueillir les premiers championnats de France de la discipline. Le maire Martial Beyaert et ses adjoints au sport n’ont pas lésiné sur les moyens et mis à disposition cette belle salle de spectacle.

De fait, le E-Cycling élève à la noblesse ce simple outil d’entrainement qu’était jusqu’alors le home-trainer. On connait les arguments des contempteurs, pourtant les faits leur donnent tort : pédaler sur place est non seulement un parfait moyen de s’évader, mais c’est aussi la possibilité d’organiser à la fois des compétitions palpitantes et le show dont elles s’accompagnent.

À Grande-Synthe, les coureurs ont évolué au sein d’un véritable son et lumière. Après être passé par la pesée et la mensuration qui servent à paramétrer les machines (et partant, à assurer l’équité sportive) chaque concurrent entrait littéralement en scène entre les feux de bengale, dans le faisceau d’une poursuite lumineuse qui l’accompagnait en musique jusqu’à sa machine. Un vrai gala de boxe auquel ne manquent encore que les peignoirs de satin ! L’espace de la compétition proprement dit était délimité par un éclairage orangé qui le distinguait du reste de la salle plongée dans un bleu profond.

L’animation était assurée depuis un plateau par deux talentueux commentateurs de Vélo+TV, la web TV de la FFC (Vélo+ TV) qui retransmettait les courses en direct, et par un speaker/maitre de cérémonie chargé d’assurer le lien avec la salle, les arbitres, les concurrents…

Au fil de courses furieusement disputées, le public installé dans les gradins s’est finalement accolé aux barrières, pour être plus proche de l’action et des coureurs qu’il encourageait.

Les premières courses ont concerné les catégories dites C et B, et décerné des Trophées de France, au terme pour chacune de deux courses espacées de 15mn. Inutile de dire que ce peu de récupération rendait l’exercice encore plus rude. Les victoires respectives de Samuel Lemarinier et Laurent Triolet sont venues rappeler deux choses essentielles : les compétitions des catégories plus modestes ne sont ni moins légitimes ni moins acharnées que celles de l’élite ; et la simplicité de manière ajoute à la beauté du sport. Des concurrents qui s’interpellent (les home-trainers disposés face à face ouvraient un jeu de regard) ou s’encouragent, les pseudos Zwift qui en présentiel deviennent des surnoms vivants, voilà des éléments qui permettent de comprendre ce que ce type de réunion peut apporter à l’esprit du sport.

Il n’en reste pas moins que l’entrée en scène des concurrentes féminines, toutes hyper-concentrées, a jeté un voile de sérieux sur l’évènement. La victoire s’est jouée entre Sandrine Étienne et Sophie Giovane, qui s’étaient déjà battues pour le classement général de la Coupe de France. Et dans les deux cas, c’est la première qui l’a emporté. Cette travailleuse acharnée qui dispute la Zwift Racinf League et fait partie du Team Foudre, dédié au E-Cycling et confie à Direct Vélo s’entrainer 20 heures hebdomadaires a pris sa licence FFC pour pouvoir participer à la Coupe de France.

Pour le titre hommes, même niveau d’exigence, où le premier champion de France de E-Cycling n’est autre que Sébastien Havot, coureur élite chevronné, ancien licencié du CC Nogent puis du VC Rouen, désormais affilié à Corbas Lyon-Métropole, et selon qui le E-Cycling est encore sous-estimé mais « va prendre de plus en plus d’importance dans les années à venir. »

  • Sous diverses formes, le public du Palais du Littoral pouvait d’ailleurs s’y initier : les animations spécifiques ne manquaient pas : Vélo Smoothie, Défie un champion…

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