ENDURANCE PISTE SPRINT

Mondiaux Piste 2020 – Benjamin Thomas domine son Monde !

La semaine dernière, l’Équipe de France s’est confrontée aux meilleures Nations du Cyclisme sur piste à Berlin, au sein d’un magnifique Vélodrome de plus de 10 000 places, inauguré en 1999, dessiné par l’architecte français Dominique Perrault.
 
Si l’année dernière, ce sont les spécialistes du sprint qui se sont distingués, en 2020, ce sont les endurants qui ont particulièrement brillé.

L’Équipe de France de Cyclisme sur piste quitte l’Allemagne avec cinq médailles au compteur, dont un titre mondial, 2 médailles d’argent et 2 médailles de bronze. Un bilan parfaitement identique à celui de l’année dernière, lors de Championnats du Monde disputés en Pologne.
 
À quelques mois des Jeux Olympiques de Tokyo, ces derniers Championnats du Monde avant l’événement suprême revêtaient une importance primordiale pour la qualification olympique du collectif France.
 
Ces dernières années, six manches de Coupe du Monde, deux Championnats d’Europe et deux Championnats du Monde ont ainsi généré des points, qui ont été comptabilisés pour ces qualifications olympiques.
 
Alors que le tournoi de la Vitesse par équipes marquait, comme à l’accoutumé, la première journée de ces Championnats du Monde, l’Équipe de France, médaillée d’argent l’année dernière, échoue finalement au pied du podium, en perdant sa petite finale contre la formation australienne.
Une déception pour le quatuor français, composé de Grégory Baugé, Quentin Lafargue, Sébastien Vigier et Melvin Landerneau, d’autant qu’il venait, par deux fois, de battre le record de France de la spécialité de ce 750m départ arrêté lors des qualifications (42’’805 puis 42’’730).
 
Ce sont les ogres hollandais qui conservent leur titre et qui remportent ces mondiaux de Vitesse par équipes, en dominant les anglais, et en explosant par deux fois (41’’275 puis 41’’225 en finale) le record du Monde. Record qui était jusqu’à présent détenu par l’Allemagne, établi en décembre 2013 lors d’une manche de Coupe du Monde en altitude, à Aguascalientes, au Mexique.
Un record vieux de près de 7 ans !

La première journée était également consacrée à d’autres épreuves collectives, à savoir les Poursuites par équipes hommes et femmes. Avec des résultats identiques mais aux conséquences différentes.
 
Nos deux collectifs ont été éliminés aux portes des phases finales. Le quatuor hommes, composé de Corentin Ermenault, Benjamin Thomas, Thomas Denis et Valentin Tabellion, a été éliminé au 1er tour, après s’être désuni face à la Nouvelle-Zélande. Seul point positif, un nouveau record de France battu sur les 4km de cette spécialité (3’49’558), réalisé lors des qualifications d’un tournoi remporté par les incroyables danois, qui ont quant à eux pulvérisé le record du Monde, en faisant tomber la marque à 3’46’579 face à cette même Nouvelle-Zélande.
 
Les bleus de l’endurance ne verront pas Tokyo à l’inverse de leurs compatriotes féminines qui ont réussi à se qualifier sur ces Championnats du Monde. En signant un meilleur temps que l’équipe belge lors des qualifications, les poursuiteuses ont assuré l’essentiel, leur qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo.
En signant le 9ème temps des qualifications, suffisant pour prendre les points qualificatifs pour les JO, Clara Copponi, Coralie Demay, Valentine Fortin et Marie Le Net n’ont néanmoins pas réussi à se qualifier pour la suite du tournoi mondial (seules les 8 premières places le permettant).

Il aura fallu attendre le 3ème jour pour que le compteur de l’Équipe de France se débloque.
Et ce sont les sprinters et les spécialistes du Kilomètre qui ont permis aux bleus d’engranger leurs premières médailles.
 
Une spécialité française longtemps dominée par François Pervis.
 
Sacré Champion du Monde l’année dernière en Pologne, Quentin Lafargue doit cette année se contenter de la médaille d’argent. Pourtant meilleur temps des qualifications (59sec324), il s’incline devant le jeune hollandais de 22 ans Sam Ligtlee, son premier titre mondial, en signant un temps de 59sec749 (contre 59sec495).
 
Très régulier ces dernières années, Michaël D’Almeida conserve quant à lui sa médaille de bronze. La 5ème médaille de sa carrière sur le kilomètre sur des mondiaux, trois en argent et deux de bronze.

Quelques minutes plus tard, c’est Corentin Ermenault qui s’est illustré sur la Poursuite individuelle, sa spécialité. Le picard n’a pas tremblé pour remporter une nouvelle médaille en s’adjugeant la petite finale face au jeune italien (19 ans) Jonathan Milan.

Le Champion d’Europe en titre de la spécialité a survolé ce match pour la médaille de bronze en avalant les 4 km 3 secondes plus vite que son adversaire. Une magnifique journée pour Corentin qui signe son premier podium mondial et qui améliore également son propre record de France lors des qualifications (4’07’’593) d’un tournoi dominé par l’impressionnant Filippo Ganna.

L’italien remporte son 4ème titre en 5 ans et brise le record du Monde en le portant à 4’03’’875 lors des qualifications. C’est l’américain Ashton Lambie qui s’empare de la médaille d’argent.

Le lendemain, journée faste pour les bleu(e)s !
 
Si tous les spécialistes attendaient Benjamin Thomas sur l’Omnium, ils comptaient beaucoup moins sur le duo Marie Le Net – Clara Copponi, qui devient Vice-champion de Monde de l’Américaine femmes.
Une épreuve remportée à nouveau par les hollandaises. Et quelle course !
 
La jeune équipe française (21 ans pour Clara et 20 ans pour Marie) a régalé le public allemand et s’est offert une course à suspens, totalement indécise jusqu’au dernier tour. Un magnifique spectacle qui récompense les efforts incroyables déployés par le duo français.
 
Auteures de deux podiums cette saison sur des manches de Coupe du Monde (secondes à Brisbane et troisièmes à Minsk), ce résultat reste malgré tout une surprise tant la concurrence sur cette épreuve est particulièrement relevée.
 
Avec 24 points, Marie et Clara prennent la seconde place de ces Championnats du Monde derrière les intouchables néerlandaises Kirsten Wild et Amy Pieters (36 points), tenantes du titre.
Les Italiennes Letizia Paternoster et Elisa Balsamo terminent à la troisième place, à seulement 4 points de nos bleues (20 points).

Le seul titre mondial pour le collectif France aura été l’œuvre de Benjamin Thomas !

Sacré Champion du Monde de l’Omnium, l’épreuve olympique combinée, en 2017 à Hong-Kong, Benjamin retrouve son maillot blanc arc-en-ciel de Champion du Monde après une journée parfaitement maîtrisée.
 
En grande forme, le tarnais a écœuré la concurrence tant il a dominé de la tête et des épaules les 4 épreuves qui l’attendaient.
 
Une régularité exceptionnelle pour le coureur professionnel de la formation Groupama FDJ, lui qui était déçu de ne pas être sacré l’année dernière en Pologne après avoir terminé 2ème et médaillé d’argent de cette épreuve.
 
Une belle revanche qu’il doit avant tout à sa force et à son incroyable sens tactique sur le vélo.
 
Vainqueur du Scratch, alors qu’il avait déchaussé pendant la course l’année dernière, pour la première épreuve, il est parti sur une base très élevée pour finalement se classer second de la Tempo Race et 4ème de l’ Élimination.
 
En tête du classement avant la dernière épreuve, il restait à Benjamin de confirmer et de contrôler la dernière épreuve, la Course aux points. Le Champion d’Europe en titre de la spécialité ne s’est finalement pas contenté de contrôler et a même accéléré pour ne laisser aucune chance à ses concurrents les plus dangereux en remportant notamment 3 des 5 premiers sprints et en finissant par prendre un tour au peloton en fin de course.
 
Avec un total de 158 points, il remporte son troisième titre mondial, après avoir endossé le maillot blanc de Champion du Monde avec Morgan Kneisky sur l’Américaine, également en 2017.
 
Sur l’Américaine le lendemain justement, épreuve qu’il a disputée avec son jeune compatriote Donavan Grondin (19 ans), Benjamin n’a pas réussi à trouver les ressources physiques nécessaires pour finir sur le podium. Le duo français prendra finalement la 6ème place. L’Omnium et l’Américaine, qui nécessitent une grosse débauche d’énergie, se disputeront avec un jour de repos entre les deux épreuves dans quelques mois à Tokyo.
 
Il devance son plus gros concurrent du jour, le hollandais Jan-Willem van Schip (135 points), médaillé d’argent, et le britannique Matthew Walls (117 points), qui monte sur la 3ème marche du podium.

Chez les sprinters, à noter la place d’honneur de Mathilde Gros, double Championne d’Europe de Keirin en titre et médaillée de bronze l’année dernière, qui s’empare de la 9ème place de ce tournoi remporté par la jeune allemande Emma Hinze. Mathilde se fera également éliminer dès les 8ème de finale du tournoi de Vitesse individuelle qui sera également enlevé le lendemain par l’inévitable Emma Hinze, qui signera finalement un incroyable triplé Vitesse par équipes / Vitesse individuelle / Keirin.
 
Du côté des sprinters français, mêmes résultats avec l’élimination de Sébastien Vigier et de Rayan Helal en demi-finale du Keirin. Rayan Helal prend la 9ème place et Sébastien Vigier la 10ème de ce tournoi remporté par le hollandais Harrie Lavreysen, qui signe également un triplé sur le sprint, Vitesse par équipes / Vitesse individuelle / Keirin, à l’image de l’allemande Emma Hinze.
 
Sur la Vitesse individuelle, Sébastien Vigier est éliminé au stade des seizièmes de finale alors que Quentin Caleyron se fera quant à lui sortir dès les huitièmes de finale.
 
À noter également la 8ème place de Bryan Coquard, le Champion d’Europe en titre de la spécialité, sur une Course aux points remportée par le jeune néo-zélandais (19 ans) Corbin Strong.
 
L’Équipe de France, avec un bilan identique à celui de l’année dernière donc, se retrouve au 6ème rang du tableau des Nations. Un classement dominé, comme en 2019, par les hollandais (9 médailles dont 6 titres). Suivent l’Allemagne avec 8 médailles dont 4 titres et les États-Unis avec 5 médailles dont 2 d’or.

Les sélections définitives des Équipes de France Piste pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 seront annoncées le 5 avril, pour le sprint, et le 30 juin pour l’endurance.

Crédit photos : Paul-Émile Bouchy – Agence IN YELLOW

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