Glasgow, championnats du Monde UCI Grandfondo : Soi-même comme un autre.
À Glasgow, les cyclistes amateurs de 7 à 77ans se sont confrontés aux meilleurs de leurs pairs. Chacun est légitime à viser la performance la plus haute possible, et le Granfondo permet de se confronter à une adversité planétaire, mais qui commence par soi-même. C’est le sens de ces Championnats du Monde UCI.

Le temps est révolu où le sport de haut niveau et le sport de masse s’opposaient antinomiquement. Un peu comme le marathon pour la course à pied, le « Granfondo » légitime la quête performative de tous les cyclistes. Le Championnat du Monde regroupe donc par tranche d’âge les « meilleurs anonymes » en quête d’adversité et de dépassement de soi.
Pour être présent en Écosse (et défendre ses couleurs nationales !) il fallait en préalablement se qualifier sur un circuit d’épreuves organisées à travers le monde.
Le départ de la course en ligne de ce « Championnat du Monde » fut donné de Perth, (joliment surnommée The Fair City, ce qui ne saurait mieux convenir à l’esprit sportif). L’épreuve se déclinait sur deux distances : le Medio Fondo déroulant 85km, était destiné aux femmes de 50 à 74 ans et aux hommes de 60 à 84 ans ; et les 160 bornes du grand parcours réservées aux femmes 19 à 49 ans et aux hommes de 19 à 59 ans.
Les Français très présents

La « délégation » française, qui se plaçait, derrière la Grande-Bretagne (of course) et la Belgique, au troisième rang des nations les plus représentés avec 119 compétiteurs (sur un total de 1800 cyclistes) ramène cinq médailles (dont deux d’or) sur la course en ligne, auxquelles il faut en ajouter cinq de plus (dont trois d’or) sur le chrono. Chez les hommes de 70 à 74 ans, Liberto Correas est champion du monde devant son compatriote Bernard Siguenza. Et chez les 75-79 ans, c’est également un Français, André Petipas, qui l’emporte. Trois jours plus tard, Monsieur Petipas avancerait à grand braquet pour remporter le contre-la-montre, tout comme Marcel Eve chez les 80-84 ans.
Parmi les VIP français, citons, outre David Lappartient, président de l’UCI on ne peut plus impliqué, un Pascal Hervé désormais naturalisé canadien, et… l’inusable (au point d’user le mot « inusable ») Jeannie Longo qui, chez les 65-69 ans, décroche une médaille d’argent, tout comme Gisèle Thureau dans la catégorie 70-74. Deux jours plus tard, la championne la plus titrée du cyclisme (et du sport ?) français, décidément s’octroierait le titre contre-la-montre.

Stéphanie Gros quant à elle, est une authentique cyclosportive. Forte d’une expérience déjà considérable de ces confrontations mondiales (c’était son 8e, et elle s’est déjà classée 3e à Albi et 2e à Sarajevo), elle s’alignait parmi les dames de 45-49 ans, sur la longue distance qu’elle finissait à la 4e place, bouclant les 160km en 4 heures 33’48’’, à 3’ de la Belge Ilse van der Moeren. La pratique de Stéphanie est assez exemplaire de cet équilibre entre pratique de loisir (ou disons, de plaisir) et un niveau de performance déjà très sérieux.
Elle dit avoir apprécié la beauté du paysage, la sécurité irréprochable, et la chaleur du peuple écossais. « Les routes étaient fermées, ce qui aide évidemment à se concentrer sur son effort. Et, dans tous les villages que nous traversions, il y avait beaucoup d’engouement, de joie. Ça restera un bon souvenir. Le seul regret, peut-être, c’est l’absence de tout caractère une peu festif après la course. »
Quant à la qualité de l’organisation aussi bien que quant à la chaleur de l’accueil, Frédéric Larre, cofondateur et vice-trésorier du club Bizikleta Taldea Pays Basque, partage l’avis de Stéphanie Gros. « Dans les villages, la ferveur des encouragements m’a rappelé le Pays Basque Espagnol ! », dit-il.
