Cyclo-cross – Champion de France 2018 Steve Chainel – Quelneuc Carentoir – Elite hommes

Manosque 2000. Steve Chainel décroche son premier titre de Champion de France de cyclo-cross.

Le jeune Lorrain évolue alors en juniors. Un bel avenir lui est prédit dans la discipline et notamment sur le plan national. Mais, finalement, dix-huit ans se seront passés avant qu’il ne retrouve ses couleurs. Passé dans les rangs professionnel, Steve a entre-temps cumulé les podiums et les places de dauphin, à trois reprises, et notamment ici à Quelneuc Carentoir en 2012. Huit ans après enfin la tunique tricolore lui revient au terme d’une course qu’il aura maitrisé de bout en bout.

« Cela fait treize ans que je cours après ce maillot, disait le coureur de la formation Chazal-Cannyon. J’ai eu la chance de courir pendant neuf saisons chez les pros, et cela fait maintenant trois que je suis redescendu chez les amateurs. J’ai dit cet été avec mes collègues d’Eurosport (NDLR : il est consultant sur cette chaîne) qu’un seul maillot comptait à mes yeux : celui de Champion de France de cyclo-cross. » Il est désormais sien. « Je vais le porter durant un an désormais. Francis Mourey m’a battu pendant dix ans, et quelque part je l’idôlatrais. J’ai vu aussi en course que Clément n’était pas dans un grand jour, moi quand je décide de partir seul, je crève mais je ne l’ai pas crié à mon staff. Je ne voulais pas les affoler ». Preuve de la sérénité du nouveau Champion de France de cyclo-cross. « J’ai vraiment hâte d’enfiler ce maillot tricolore que j’attends depuis si longtemps. Certes, j’ai trente-quatre ans cette année, mais dans ma tête je n’ai que 18-19 ans. Il y a des jeunes au sein de mon équipe, et hier ils étaient déçus de ne pas être monté sur le podium de ces Championnats de France. Je me bats aussi pour eux, pour monter une équipe encore plus forte en cyclo-cross, car mon but est qu’un jour un coureur français soit sacré Champion du Monde chez les élite. » « Bien client » pour la presse, Steve Chainel a été envie par les émotions après la course, les larmes ont coulé par saccades le long de son visage. « C’est une énorme émotion, je vis en plus ces moments en compagnie de mes enfants, de mes parents, de mon staff. Je suis seul sur mon vélo, mais je gagne aussi pour eux, pour mon équipe qui me soutient, nous soutient et croit en nous. Je remercie mon entraîneur qui m’a sorti de ma zone de confort. Je veux partager ces émotions avec toutes les personnes qui comptent pour moi. On est tous sur le même bâteau, et nous n’avons qu’une envie : nous faire plaisir sur le vélo ». Et gagner aussi…

Hervé Bombrun

crédit photos – FFC Patrick Pichon