PISTE

Championnat d’Europe sur piste : 11 médailles et 1 titre pour la France

Les championnats d’Europe marquaient l’entrée dans la phase qualificative pour les JO de 2024. Une entrée réussie pour nos Équipes de France, malgré quelques déceptions.

Dans l’enceinte du vélodrome de Granges, où se tenaient ces championnats d’Europe 2023, la piste de 250 mètres occupe tout l’espace, autour de laquelle les 2000 sièges semblent un peu coincés contre les murs. « Mais, remarque Steven Henry, la structure résonne, et l’ambiance s’échauffe vite. »

De cette campagne suisse, nos équipes de France rentrent avec un bilan qu’on pourrait juger mitigé. Les Mondiaux de Saint-Quentin-en-Yvelines, aussi bien que les précédents championnats d’Europe disputés à Munich, avaient sans doute rehaussé nos attentes.
Cette nouvelle récolte de onze médailles (contre 14 à Munich) n’a pourtant rien d’une contre-performance. Elle vient seulement nous rappeler ce à quoi nous tenons tant : « la glorieuse incertitude du sport. »

Ainsi interrogé sur la quatrième place de Mathilde Gros dans le tournoi de vitesse, Grégory Baugé, le head coach du sprint français, tient-il à remettre les choses à leur place. « Moi aussi, j’aurais préféré qu’elle gagne ou qu’elle monte sur la boîte. Le sport, c’est la sanction du résultat. Mais cet épisode n’a rien d’alarmant dans la carrière de Mathilde. Peut-être même est-il bienvenu : championne du monde, elle n’est pourtant pas encore l’athlète accomplie qu’elle ne manquera pas de devenir. Il lui reste du travail à accomplir notamment en termes de gestion de l’évènement, et l’année qui vient sera peut-être un peu plus difficile que celle qui s’est écoulée. Mais la route est encore longue d’ici à 2024, et je ne suis pas inquiet à son sujet. »  

La carrière n’est pas un long fleuve tranquille. La réflexion vaut aussi pour Marie-Divine Koymé, qui décroche à Granges une médaille d’argent, ne butant que sur Emma Hinze : elle confirme ici son niveau mondial, mais Greg Baugé rappelle que « championne du monde, elle n’a pas gagné aux championnats de France. » Rien n’est jamais gagné, mais les choses se présentent sous les meilleurs auspices.

En sprint, les deux autres médailles – de bronze – sont à mettre au crédit de Ryan Helal en vitesse individuelle, à qui il n’a manqué que « de courir en patron » dès son premier match face à Lavreysen pour satisfaire pleinement son coach, et du trio de la vitesse par équipe, dont le schéma est encore susceptible de divers remaniements dans les prochaines semaines (Florian Grengbo devrait faire son retour au poste de démarreur pour la première manche de la Coupe des Nations à Djakarta du 23 au 26 février)

Les disciplines d’endurance affichent un bilan positif, ramenant donc 8 médailles, dont quatre dans des disciplines olympiques. Et dont, à tout seigneur tout honneur, une médaille d’or tombée dans l’escarcelle de Benjamin Thomas, nouveau (et à nouveau) champion d’Europe de l’Omnium. On pourrait répéter ici, on n’en a pas la place, l’admiration que nous inspirent la classe et la science du Tarnais, qui a décidément retrouvé ses affinités avec la discipline.

En Madison, la paire Victoire Berteau/Clara Copponi décroche l’argent derrière des Anglaises au-dessus du lot. Il n’empêche, des médailles d’argent, Clara Copponi en aura bientôt plus dans sa poche que vous et moi des pièces jaunes. Souhaitons que l’or qu’elle mérite lui revienne un jour prochain.

Valentine Fortin s’est elle aussi parée d’argent, sur la course par élimination. Saluons aussi le retour   sur piste de Marie Le Net,  troisième de la course aux points, la triple performance de Donavan Grondin, trois fois médaillé de bronze (course aux points, scratch et Madison avec Benjamin Thomas), et celle de notre poursuite par équipe masculine, elle-même montée sur la troisième marche du podium.

Steven Henry, patron des endurants français, se montre satisfait : « Ces championnats marquaient l’ouverture des phases qualificatives pour Paris 2024. Comme toutes les nations fortes, nous cherchons à marquer aussi tôt que possible, pour nous ménager une année 2024 plus sereine. C’est un bon début pour nous. Sur les Coupes des Nations, les points distribués seront plus importants. Nous sommes concentrés sur la suite. »

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