PISTE

« Chaleur et chronos d’enfer »

Du 9 au 13 juillet derniers, les Championnats de France Piste de l’Avenir se sont tenus à Roubaix, au « Stab », le vélodrome Jean Stablinski. La tenue simultanée des Europe U19/U23 à Anadia laissait craindre de moindres performances : il n’en fut rien !

La chaleur estivale un peu inhabituelle (mais à quoi il faudra peut-être s’habituer) qui pesait sur les rues de Roubaix n’était rien comparée à celle qui régnait à l’intérieur du vélodrome, où nombre d’athlètes se réfugieraient autant que possible dans les couloirs, plus frais. On assisterait même à quelques légers malaises dus à cette ambiance tropicale.

Une piste super rapide

Bien sûr, non seulement c’est l’essence même du sport que d’affronter des conditions météo variées (oui, même indoor) mais cette chaleur eut aussi ses effets positifs, à commencer par la rapidité de la piste. Nicolas Racodon, entraîneur du collectif AURA, le plus titrés de ces championnats avec 9 titres (devant Centre Val de Loire, 7 titres ; sur la troisième marche de ce podium au nombre de titres on trouve Hauts-de-France et Bretagne, quatre maillots chacun) s’en est étonné : « La semaine précédente, nous étions en stage à Bourges, où la piste est ultra-rapide, et nous nous attendions plutôt, par comparaison, à une petite érosion des performances chronométriques. »

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Or, tel ne fut pas le cas. Les temps réalisés lors de ces France Avenir sont d’autant plus encourageants que les « meilleurs » U19 étaient absents, qui au même moment disputaient à Anadia les Championnats d’Europe U19/U23. Chez les hommes U19 la poursuite individuelle se gagne en 3’17 (Camille Charret/ AURA) et la poursuite par équipes en 4’10 (AURA, avec Maxime Buffaz, Samuel Chanel, Camille Charret et Max Henry.) En U17, la finale de la poursuite individuelle a vu tomber trois fois le record de France, par les passages successifs de Hugo Boucher, Jules Friot et Lénaïc Imbourg.

Pépites

De fait, ces championnats de l’Avenir portent bien leur nom, tant nous sommes impatients de connaître celui des pépites qu’on a vu briller à Roubaix, dont nous ne dresserons pas la liste exhaustive. Outre Camille Charret (AURA) qui a décroché trois titres (poursuite individuelle, poursuite par équipes, et l’américaine), citons la polyvalence d’Elina Cabot (Hauts de France), titrée en course aux points, en élimination et… en keirin, dont personne n’a compris pourquoi elle n’était pas à Anadia.

Enfin, comment ne pas s’arrêter sur le cas d’Emma Jimenez Palos. La jeune franco-américaine, qui n’en est qu’à sa première année en U17, a fait main basse sur la compétition, remportant la bagatelle de cinq médailles d’or (poursuite individuelle, course aux points, omnium, scratch et américaine avec Margo Dollion). « Plus américaine que française » selon Nicolas Racodon, la jeune athlète a cependant choisi l’Hexagone. « Elle vit dans le Michigan, reprend l’entraîneur du collectif AURA, et elle a été détectée à Milton, où elle s’entraîne : elle doit donc parcourir quelque chose comme 400km, rien qu’à l’aller, pour travailler sur la piste. De plus, pour l’heure elle fait très peu de route, les hivers nord-américains étant très froids et enneigés. Ses conditions de progression seront bien meilleures ici qu’aux USA, où la piste n’est pas très investie au niveau fédéral. Elle devrait intégrer le pôle de Bourges à la prochaine rentrée. »

On le sait, en sport comme dans toute recherche de virtuosité, seuls paient l’investissement et le travail. C’est ce que semble bien avoir compris le comité AURA, le plus titré de ces « Avenir » alors que son territoire ne compte aucun vélodrome couvert. Racodon explique « Nous travaillons beaucoup sur nos pistes découvertes, mais c’est vrai qu’il nous manque le coup de pédale du bois. Le Comité nous aide en nous permettant d’effectuer des stages, comme à Bourges – et nous a doté en matériel. Il m’a aussi permis de superviser un maximum de compétitions. Plus je les vois courir, mieux je les connais, moins je me trompe. »

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